Scénographie JO Paris 2012
Manifestation urbaine 2

Et la ville rend sa place à la légende, au mythe originel, celui de la victoire des fils sur les pères, où l'ancien se régénère par le neuf. Elle donne sa place aux jeux, pour oublier la tricherie et la duperie, sa place à la lutte ludique, au parfum d'éternité, au superlatif et au magique.

Et aussi sa place à l'initiation, à l'expérimentation pour chacun, pour comprendre les jeux, et accueillir plus tard des jeux d'hommes et de femmes libres qui dans l'Antiquité commençaient par le dépôt des armes.

Et le parisien, comme un pèlerin olympique, rencontre au détour des rues des boîtes posées là dans son espace, boîtes à jeux, boîtes à rêve. Par module de trois, elles offrent d'abord à voir une folie, une sculpture urbaine, signe fort de la discipline olympique qu'elles représentent (un Mikado géant de javelots, un vrai sautoir de saut avec une piste enroulée comme une langue prête à se déployer...). Chaque boîte a une fonction à l'intérieur du module : Une boîte exposition- information sur la discipline concernée et sa place dans Paris, une boîte totem dédiée à l'affichage et à la mesure, et enfin une boîte de stockage et de rangement.

C'est ici que l'on peut expérimenter, mesurer, soupeser, éprouver la discipline. Sentir que le sport a son poids, sa mesure, et que la compétition commence face à soi même, son corps, ses limites, ses capacités, et grâce à un encadrement professionnel, on éprouve les techniques et les valeurs de la discipline.

Et puisque l'on est chacun dans son rêve de gosse, pourquoi ne pas faire de l'aviron rue de Rivoli, lancer le poids grâce à un simulateur électronique, courir le cent mètres ou le mille cinq cent mètres haies sur une piste entièrement ronde, et se photographier en train de soulever des haltères, héros de fête foraine.

Et enfin prendre le dernier repas avant la compétition, le repas qui fera la différence, dans un restaurant éphémère diététique où l'on choisi son menu à la tête de l'athlète.

Le compte à rebours a commencé, sur la tour Saint-Jacques, comme un doigt pointé vers le ciel, Chronos aux anneaux lumineux décompte les jours qui nous séparent de la décision du Comité Olympique, le temps d'un rêve.

Le pèlerin parisien s'il n'est pas devenu volontaire en laissant les traces de son visage et de son engagement place de l'Hôtel de Ville, pourra garder cela en mémoire, que les Jeux Olympiques peuvent descendre dans la ville et laisser leurs empreintes délicatement, celles du développement durable d'un corps et d'un esprit libre.

 

JO 2012